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S. Kolupaila. Le Niémen. Les crues

Les crues

Les débits extrêmes du Niémen et de ses affluents méritent encore quelques considérations. Les crues ont avant tout pour cause la fonte, au début du printemps, des neiges hivernales. Les plus gros débits de cette origine ont été observés en 1827, 1829, 1837, 1841, 1845, 1867, 1870, 1888, 1889, 1900, 1909, 1931. D'aut resmontées, souvent plus dangereuses localement, ont lieu par suite d'embâcles ou barrages de glace formés dans des étroits lors du dégel; ainsi en Ш1, 1865, 1877, 1803, 1905, 1906, 1917, 1926, 1934. Alors le fleuve peut monter très haut à l'amont du mur de blocs glacés sans rouler un aussi gros débit que dans les cas précédents.
Dans la plus grande partie de son cours, le Niémen coule entre des berges assez élevées pour empêcher les inondations. Mais celles-ci menacent les quartiers bas de Kaunas qui ont plusieurs fois beaucoup souffert, surtout lors des crues d'embâcle.
Les embâcles de glace dans le delta peuvent aussi submerger gravement la large vallée du cours inférieur. La rive gauche, appartenant à l'Allemagne, est protégée par de hautes digues, mais la rive droite qui forme le territoire de Klaipeda (Memel) est totalement privée de défense. Pendant les inondations, les habitants s'installent dans les greniers avec leurs animaux et communiquent entre eux au moyen de bateaux.
Quant aux Grues plus rares d'été et d'automne, les unes et les autres dues aux averses, elles n'égalent pas à beaucoup près les montées printanières.
Les débits maxima sont connus exactement роur les phénomènes récents et, par extrapolation, avec une exactitude suffisante pour les crues anciennes.
A Birstonas, le maximum d'avril 193d résulte de jaugeages précis (2.321 me. mesures à Némaniuniai le 30 avril). Il s'est élevé à 2.330 me, soit à 53,5 lit.-sec. par km2, chiffre peu imposant qui s'explique par l'absence de ruissellement rapide sur ce bassin à peu près plat et par l'épaisseur modérée des tranches nivales liquéfiées lors des inondations printanières, enfin par la faible intensité des averses qui activent la fusion. Cependant la crue de 1931 à Birstonas égale sensiblement celle de la Seine à Paris, en janvier 1010, pour une surface réceptrice à peu près identique. Et l'on va voir qu'iPy en <eut de bien plus fortes sur le Niémen.
En effel, le débit maximum relatif connu est bien plus élevé à Smalininkai qu'à Birstonas. Gela tient avant tout à la durée différente des observations considérées. La crue de 1931 a roulé à Smalininkai 4.603 me, soit 57 lit.-sec. par km2, un peu plus qu'à la station d'amont, à cause de l'énorme appoint de la Néris. Mais dans le passé, on relève des débits bien plus puis
sants à Smalininkai (6.822 me, ou 84 lit.-sec. par km2, en 1829, 5.212 en 1837, 5.687 en 1841, 6.228 en 1870, 5.805 en 1888), et certainement à Birstonas, où le Niémen a dû débiter parfois 3.000 à 3.500 me.>
Quant à la Néris, son débit remarquable de 1931 a été jaugé presque au maximum à Kaunas le 27 avril. Cette crue a débité 2.000 me, soit 80 lit.-sec. par km2. Les records de Smalininkai paraissent impliquer pour l'affluent, lors de certaines crues an ciennes, des débits encore supérieurs à ceux de 193113.



Enfin, nous avons marqué dans le tableau IX les cotes maxima de trois grosses crues à diverses stations. Mais en divers points, les déplacements du limnimètre (à Stolpce. Gardirnas, Nemunaitis, Jutrbarkas, Vilnius) ou les modifications du lit faussaient les comparaisons. Aussi pour que les cotes aient plus de signification, nous les présentons, dans les dernières colonnes, après soustraction des moyennes générales observées en saison chaude de l'877 à 1914 (pour les crues de 1888 et 1880) et de 1920 à 1932 (pour la crue de 1931). Un des faits les plus remarquables qui ressortent de ce tableau est évidemiment la puissance extraordinaire la crue de 1931 sur la Néris; les poussées moins redoutables de cet affluent en 1888 et 1889 ont dû mieux concorder avec les gros débits du fleuve, sinon, semble-t-il, les niveaux atteints en 1031 aux échelles du Niémen inférieur auraient sensiblement dépassé les cotes des inondations anciennes. Or, on constate tout le contraire.


Tableau IX.
Cotes maxima des crues de 1888, 1889, 1931.

Cotes maxima des crues de 1888, 1889, 1931


13Pour les travaux d'aménagement et les constructions de ponts, on évalue les maxima à craindre selon une formule que nous avons établie (S. Kolupaila, Sur le débit maximum des fleuves de la Lithuanie. Cinquième conférence hydro logique des pays baltes. Helsingfors, 1936) : Q max. = a S 0,72+ 0,035 S
S étant la surface réceptrice et a un coefficient variable selon les conditions géographiques, et compris entre 0,70 et 1.
Sur ces bases, les maxima sont évalués comme il suit : A Stolpce 400 me, a Gardinas 2.700, a Birstonas 3.400, à Kaunas, avant la Néris, 3.600, à Vilkija 5.500, a Smalininkai 5.700, à Tilsit 6.400 me. On a vu plus haut des chiffres supérieurs ù 6.000 et 6.500 me. pour certaines crues anciennes à Smal ininkai. Mais ces dernières valeurs sont peut-être exagérées.

IntroductionCours du fleuve et réseau hydrographiqueLes facteurs du régimeLe régimeLes cruesLes étiagesAppendice Bibliographique